Antiphon, le déchagrineur

Antiphon  d’Athènes est né en Grèce, à Rhamnos, près de Marathon, en 480 avant le début de notre ère. Philosophe de l’école de Gorgias, il ouvre le premier cabinet de psychanalyse à Corinthe, près de l’Agora. Sur son enseigne, il avait écrit : « Je guéris les maladies par la parole et l’interprétation des rêves ».

Antiphon estimait que « chez tous les hommes, la pensée gouverne le corps pour la santé, et la maladie, et pour tout le reste. »

Antiphon peut être considéré comme un des précurseurs de la psychanalyse. Il est l’inventeur d’une méthode d’interprétation des rêves ainsi que d’une thérapie de l’âme fondée sur le discours. Il prétendait guérir les maladies humaines par l’expression des sentiments par les mots, et l’interprétation rationaliste des rêves.

« Au temps où il s’adonnait à la poésie, il institua un art de guérir les chagrins, analogue à celui que les médecins appliquent aux maladies : à Corinthe, près de l’agora, il disposa un local avec une enseigne où il se faisait fort de traiter la douleur morale au moyen de discours ; il s’enquérait des causes du chagrin et consolait ses malades. Mais, trouvant ce métier au-dessous de lui, il se tourna vers la rhétorique. »

Grâce à Lucien de Samosate, nous possédons le propos d’ouverture de son traité “Sur l’art d’échapper à l’affliction” :

« L’île des songes est proche de deux sanctuaires de Tromperie et de Vérité. C’est là que sur leur enceinte sacrée et leur oracle qu’elle domine l’interprète des rêves à qui Sommeil avait alloué ce privilège. » Histoire véritable II, 33.

Il décrit  ainsi  sa  méthode  :  « Je  fais  parler  mon  patient  de  ses souffrances,  je  reprends  ensuite  le  contenu  et  le  style  de  ses  paroles,  avant  de  procéder à un recadrage en lui donnant  une autre vision de la réalité … je  le  guéris  avec  des  mots  ».

Antiphon est mort en 410 avant Jésus-Christ, il y a presque 25 siècles…