José de Faria

José Custódio de Faria, né fin mai 1756 à Goa, capitale des Indes portugaises, est un prêtre catholique, révolutionnaire et scientifique portugais dont les études sur le magnétisme animal et l’hypnose firent longtemps autorité. Les théories scientifiques de l’abbé Faria sont connues sous le nom de Fariisme.

Ses parents, Caetano Vitorino de Faria et de Rosa Maria de Sousa, deux colons résidents goanais, se séparent après sa naissance pour entrer dans la vie religieuse. Envoyé à Lisbonne, où il arrive en 1771, à quinze ans avec son père, il se rend à Rome l’année suivante et y reste jusqu’en 1780, afin d’y suivre un cours de théologie et de recevoir l’ordination sacerdotale.

De retour à Goa, en 1787, il se joint à un groupe de clercs et de militaires métis, qui se sentent discriminés dans leurs carrières en raison de leur origine au profit des colons portugais venus de métropole, les reinois. Le groupe de conspirateurs, mené par José António Gonçalves de Divar, est dénoncé alors qu’il organise le renversement des autorités vice-royales. La conspiration, dite Conspiração dos Pintos, est violemment réprimée afin de donner l’exemple. Si le père Divar arrive à fuir vers le Bengale, les autres conspirateurs sont déportés et enfermés dans la forteresse de São Julião da Barra au Portugal, où ils croupissent des années durant en attente d’un procès pour ‘haute trahison’, au terme duquel ils sont écartelés et pendus. Faria, quant à lui, échappe aux autorités portugaises et parvient à embarquer pour la France.

Arrivé sur le sol français en 1788 à la veille de la convocation des États généraux, il devient immédiatement un ardent partisan de la Révolution française en 1789, et commande une des sections qui, en 1795, attaquent la Convention nationale. Sous l’Empire, il entame une carrière d’enseignant et devient professeur de philosophie au lycée de Marseille, actuel Lycée Thiers, et au lycée de Nîmes.

Initié à la pratique du magnétisme animal en 1813 par Marie Jacques de Chastenet, marquis de Puységur, il dépasse rapidement son maître, dont il enrichit et affine les méthodes qu’il étend à la race humaine, et ouvre à Paris un cabinet de magnétiseur. La même année, il donne à Paris un cours sur le sommeil lucide dans lequel il critique la théorie du fluide magnétique de Franz Anton Mesmer. Son livre sur le magnétisme animal, De la cause du sommeil lucide, publié peu avant sa mort, commence par une épître à Chastenet de Puységur. Sa pratique de l’hypnose par suggestion lui amène une clientèle considérable, mais aussi une prompte réaction de discrédit de la part des conservateurs, qui le traitent de fou et de sorcier.

Il passe les dernières années de sa vie comme chapelain d’un couvent.

D’un point de vue scientifique, Faria met en évidence le caractère purement naturel de l’hypnose. Il est le premier à décrire précisément et scientifiquement ses méthodes et ses effets, et il anticipe les possibilités de la suggestion hypnotique sur le traitement des maladies nerveuses.

On retrouve également l’influence de Faria dans le premier livre sur le magnétisme animal que publie Ambroise-Auguste Liébeault, le chef de file de l’École de Nancy (Du sommeil et des états analogues – 1866).

José Custódio de Faria  a inspiré le personnage de l’abbé Faria, dans le roman d’Alexandre Dumas le Comte de Monte-Cristo.