Graphothérapie

Laissons Isabelle Gouget nous présenter la graphothérapie :

“L’objectif de la graphothérapie est de (re)trouver une écriture lisible, fluide, aisée, suffisamment rapide et peu coûteuse en énergie.

Cet objectif ne peut être atteint qu’en découvrant ou redécouvrant le plaisir de produire un graphisme.

La graphothérapie est une approche thérapeutique et rééducative qui s’adresse ainsi à toutes les personnes, enfants, adolescents ou adultes, qui ont un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • L’écriture manque de lisibilité et/ou de soin ;
  • Ecrire provoque des tensions physiques : crispations, douleurs (doigts, poignet, coude, épaule, nuque, dos) ;
  • Ecrire entraîne une grande fatigue ;
  • L’écriture n’est pas assez rapide aux vues de exigences externes ou au contraire est trop rapide (aux dépends de sa lisibilité) ;
  • La personne n’aime pas son écriture.

Généralement, je réalise, avant toute chose, un bilan graphomoteur qui permet d’évaluer le graphisme du patient (évaluation des compétences nécessaires à l’acquisition de l’écriture, examen de l’écriture et de sa vitesse selon l’âge, examen de la motricité en contextes d’écriture, calcul de l’âge graphomoteur, classification de la dysgraphie si elle est détectée).

Il permet d’établir un plan de remédiation personnalisé.

La rééducation, si elle est nécessaire, va ensuite consister en une série de techniques de relaxation générale et gestuelle et d’exercices graphiques ludiques. Le but est de travailler la décontraction globale et la détente du geste, la motricité fine, la posture, la tenue du stylo, la forme des lettres ainsi que le mouvement de l’écriture.”

Petit retour sur l’histoire de la graphothérapie :

La graphothérapie date des années 60 avec les travaux du neuropsychiatre et psychanalyste français Julian des Ajuriaguerra et de la psychologue tunisienne Marguerites Auzias qui s’étaient eux-mêmes intéressés aux travaux de la graphologue Hélène de Gobineau.

Dans la mise en œuvre de la rééducation de l’écriture chez l’enfant, ils se sont aussi appuyés sur les travaux du médecin allemand Schultz qui a mis au point une méthode de relaxation autosuggestive (le training autogène).

Plus tard, leurs travaux ont été repris et complétés notamment par le psychologue et graphologue Robert Olivaux. Pour Ajuriaguerra et Auzias, l’écriture doit s’automatiser, mais si ce n’est pas le cas, elle reste un effort, ce qui a pour conséquence de créer des tensions et de provoquer un désinvestissement de ce mode d’expression.

Plutôt que de s’attaquer aux symptômes eux-mêmes, ce qui pourraient avoir pour résultat de fixer l’enfant  sur ses symptômes, ils préconisent de modifier le comportement de l’enfant. (Ils se sont essentiellement intéressés aux troubles de l’écriture chez l’enfant)

  • Hélène de Gobineau, déjà, mettait en avant l’importance de la relation patient-thérapeute et l’importance de redonner à l’enfant le goût d’écrire. Selon elle, « on cherche donc tout d’abord à détendre l’enfant, à le mettre en confiance, à lui « redonner le goût des formes » ».
  • Robert Olivaux reste sur ces objectifs puisque, pour lui, la graphothérapie « est le déconditionnement de l’écriture acquise pour un reconditionnement de la motricité graphique et de la communication qu’elle supporte, cela, par l’établissement d’un terrain psychologique nouveau, grâce à l’incorporation détendue des formes pré scripturales et avec l’aide d’une culture physique spécifique. »