Puységur

Amand Marie Jacques de Chastenet, marquis de Puységur (1751-1825), est un officier-général d’artillerie, connu pour ses expériences retranscrites de la pratique du magnétisme animal sur l’homme.

Comme ses deux plus jeunes frères, Jacques Maxime (1755-1848) et Antoine-Hyacinthe (1752-1809), Puységur est l’élève de Franz-Anton Mesmer dans le cadre de la Société de l’Harmonie à partir de 1782.

Toutefois, Puységur se distingue de Mesmer en déclarant n’être qu’un vecteur pour les malades qui seraient leurs propres médecins, là où Mesmer prétend soigner par une action exclusivement physiologique dont le magnétiseur serait la source.

Il met également en doute le fait que la crise, dont Mesmer avait fait la manifestation par excellence du magnétisme, soit autre chose qu’un élément parasite.

À partir de 1784, dans son domaine de Buzancy dans le Soissonnais, Puységur commence à pratiquer la mesmerisation, une mise en état de transe réputée apporter la guérison, pour soigner les maux du personnel de son château.

C’est à la suite d’un mauvais déroulement de cette pratique qu’il dit constater chez Victor Race, un paysan dont la famille est à son service, un état de somnambulisme. C’est ainsi qu’il décrit l’état profondément endormi mais pleinement conscient qu’il reproduira ensuite.

Il décrira notamment une clairvoyance des malades sur leur propre maladie, sur celle des autres et sur les remèdes qui leur conviennent. Ce premier événement se déroule le 4 mai 1784, année de la publication de son premier ouvrage sur le magnétisme animal.

C’est aussi l’année de la publication des deux rapports officiels sur le magnétisme animal commandités par Louis XVI.

En 1785, il amène Victor Race à Paris pour faire une démonstration de ses découvertes devant Mesmer.

La même année, il crée à Strasbourg la Société harmonique des amis réunis au sein de laquelle il forme quelque deux cent magnétiseurs et instituera de nombreux centres de traitements.

Cette société continue à exister jusqu’en 1789 et publie de nombreux articles sur les différents cas traités par magnétisme.

Puységur est le chef de file de l’école de magnétisme animal « psychofluidiste ».

Toujours décrié et remis en cause, il effectue de nombreuses actions pour répondre à cette incrédulité ambiante.

Pour l’un de ces biographes Jean-Pierre Peter, cette mise en avant du pouvoir de chacun a joué contre lui, et, au lieu de le voir comme une personnalité purifiant et codifiant le magnétisme et le phénomène du somnambulisme, on préfère le représenter comme un aristocrate manipulateur pour ne pas perdre l’image du pouvoir hiérarchique.